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L’Election: A propos de haine, de chagrin, et d’un nouveau narratif

November 29, 2016 by Charles Eisenstein

November 2016
Traduction de Philippe Honigman e Isabelle Wynn. Il existe une version anglaise de cet essai.


La normalité se déglingue. Au cours des huit dernières années, la plupart des gens (au moins dans les classes relativement privilégiées) ont pu croire que notre société était saine, que le système fonctionnait, tout imparfait qu’il soit, et que la détérioration progressive de notre environnement écologique et économique n’était qu’une déviation temporaire sur la voie du progrès à laquelle nous contraint l’évolution.

Une présidence Clinton nous aurait octroyé un simulacre de quatre années supplémentaires. Une femme président à la suite d’un président noir aurait été pour beaucoup le signe que les choses vont en s’améliorant. Cela aurait aussi masqué la réalité de la perpétuation de l’économie néo-libérale, des guerres impérialistes et de l’extraction des ressources sous un voile de féminisme pseudo-progressiste. A présent que nous avons, comme l’a formulé mon amie Kelly Brogan, rejeté un loup déguisé en mouton en faveur d’un loup déguisé en loup, cette illusion sera impossible à maintenir.

Le loup, Donald Trump (et je ne suis pas sûr qu’il se sente offensé par ce sobriquet) ne va pas enrober de sucre les pilules empoisonnées que les élites nous imposent depuis quarante ans. L’industrie pénitentiaire, les guerres sans fins, la surveillance étatique, les oléoducs, le développement de l’arsenal nucléaire étaient plus faciles à avaler pour les progressistes quand ils étaient servis par un président afro-américain, accompagnés d’une dose, quand bien même réticente, d’émancipation des minorités sexuelles.

Je suis disposé à suspendre mon jugement à propos de Trump et (avec beaucoup de scepticisme) à envisager la possibilité qu’il brise le consensus des élites politiques à propos de la libéralisation du commerce et des interventions militaires – des thèmes majeurs de sa campagne. On peut toujours croire aux miracles. Cependant, étant dépourvu de toute idéologie politique personnelle, il est probable qu’il remplisse son cabinet de faucons néo-conservateurs, de transfuges de Wall Street et de patrons voyous, piétinant les attentes des classes de travailleurs blancs qui l’ont élu, sous une couche de conservatisme social en guise d’édulcorant.

Les horreurs sociales et environnementales qui seront probablement commises sous le président Trump pourraient entrainer une désobéissance civile massive et des désordres. Pour ceux qui ont soutenu Clinton, dont bon nombre ne le faisaient déjà que de mauvaise grâce, l’administration Trump pourrait signifier la fin de leur loyauté à l’égard des institutions qui nous gouvernent. Pour les supporters de Trump, l’enthousiasme initial va être rapidement confronté à la rude réalité, lorsqu’il s’avèrera aussi incapable ou réticent que ses prédécesseurs à remettre en cause les systèmes bien enracinés qui dégradent continuellement leur vie : la mondialisation des capitaux financiers, l’état tentaculaire, et les idéologies qui les sous-tendent. Ajoutez à cela la probabilité d’une crise économique majeure, et la loyauté chancelante du peuple à l’égard du système en place pourrait se briser net.

Nous entrons dans une période de grande incertitude. Des institutions si durables qu’elles semblent faire corps avec la réalité pourraient perdre leur légitimité et s’effondrer. On pourrait croire le monde est en train de s’écrouler. Pour beaucoup, ce processus a commencé la nuit de l’élection, lorsque la victoire de Trump a provoqué l’incrédulité, le choc, le vertige même. “Je ne peux pas croire que cela soit en train d’arriver !”

Dans de tels moments, la réaction normale est de chercher un coupable à accuser et de se déchaîner contre lui, comme si identifier la faute pouvait restaurer notre foi dans une normalité perdue. La haine et le blâme sont des moyens commodes de recréer du sens dans une situation déconcertante. Toute personne contestant ce récit accusateur s’expose à plus d’hostilité encore que les opposants eux-mêmes, tout comme les pacifistes sont en temps de guerre plus vilipendés que l’ennemi.

Le racisme et la misogynie sont de réels fléaux dans ce pays, mais s’en prendre à la bigoterie et au sexisme des électeurs ayant exprimé leur hostilité à l’égard des élites traditionnelles, c’est nier la validité de leur sentiment profond de trahison et d’aliénation. La vaste majorité des électeurs de Trump ont manifesté un mécontentement extrême avec le système en place, en utilisant les moyens à leur disposition.  Des millions d’électeurs d’Obama ont voté pour Trump (six Etats qui avaient voté pour Obama sont passés dans le camp de Trump). Sont-ils soudainement devenus racistes en quatre ans ? Le discours selon lequel “c’est la faute des racistes” (ou des abrutis, ou des péquenauds…) établit une démarcation claire entre le bien (nous) et le mal (eux), au prix du sacrifice de la vérité. Il dissimule également une cause importante du racisme – la colère détournée d’un système oppressif et de ses élites vers d’autres victimes de ce système. Enfin, il s’appuie sur le même mécanisme de déshumanisation de l’autre qui est l’essence du racisme et la condition nécessaire à la guerre. Tel est le coût de la préservation d’une histoire en phase finale. C’est la raison pour laquelle une violence paroxystique accompagne si souvent le délitement de la matrice narrative d’une culture.

La dissolution en cours de l’ordre ancien va s’intensifier. Elle présente à la fois une opportunité et un risque exceptionnels ; le vide instauré par cette disparition appelle à lui des idées impensables, issues de toutes les marges. Elles vont du regroupement des musulmans dans des camps de concentration, jusqu’au démantèlement du complexe militaro-industriel et la fermeture des bases militaires extérieures. Des contrôles d’identité systématiques et généralisés, jusqu’au remplacement du régime punitif des criminels par une justice réparatrice. Avec l’effondrement des institutions dominantes, tout devient possible. Lorsque les forces qui animent ces nouvelles idées sont la haine ou la peur, toutes sortes de cauchemars fascistes ou totalitaires peuvent s’ensuivre, qu’ils émanent des pouvoirs en place ou qu’ils surgissent dans le sillage des révolutions qu’ils ont suscitées.

C’est pourquoi, alors que nous entrons d’une période de désordre croissant, il est important d’injecter une force différente dans les nouvelles structures appelées à remplacer celles qui s’écroulent. J’appellerais cette force “amour”, si je ne craignais pas d’affoler votre détecteur de conneries New Age… et de toute façon, dans la pratique comment apporter de l’amour dans le monde de la politique ? Commençons donc par l’empathie. Politiquement, l’empathie est proche de la solidarité, elle prend sa source dans le fait que nous sommes ensemble dans la même situation. Quelle situation ? Pour commencer, nous subissons ensemble l’incertitude.

Nous arrivons au terme du récit éculé qui nous racontait le monde et ce que nous y faisons. Certains pourront s’y accrocher d’autant plus désespérément qu’il se dissout, peut-être en comptant sur Donald Trump pour le restaurer, mais leur sauveur n’a pas le pouvoir de ressusciter les morts. Clinton n’aurait pas plus été en mesure de préserver bien longtemps l’Amérique telle que nous l’avons connue. En tant que société, nous entrons dans une pause entre deux histoires, un intervalle dans lequel tout ce qui semblait réel, vrai, juste et permanent est remis en doute. Pendant un temps, certaines parties de la société ont été protégées de ce processus de décomposition (que ce soit par le fait du hasard, du talent, ou du privilège), vivant dans une bulle qui les isolait de la détérioration du système économique et écologique. Mais plus pour très longtemps. Même les élites ne sont pas à l’abri de ce doute. Elles s’accrochent aux branches de stratégies obsolètes, de gloires passées, répétant des maximes creuses et sans portée, errant de doctrine en doctrine – et n’ayant aucune idée de ce qu’elles doivent faire. Leur manque d’enthousiasme et leur confusion étaient manifestes lors de cette élection, ainsi que leur scepticisme à l’égard de leur propre propagande, et leur cynisme. Lorsque même les gardiens du temple ont perdu la foi en leur dogme, vous savez que leurs jours sont comptés. Celui-ci n’est plus qu’une coquille vide, une carcasse sans moteur, mue par l’habitude et l’inertie.

Nous arrivons à un intervalle entre deux histoires. Après quelques tentatives de réinventions marquées au sceau du passé, nous entrerons dans une période d’inconnu total, et un récit vraiment nouveau émergera. Que faudrait-il pour qu’il exprime l’amour, la compassion et l’interdépendance entre tous les êtres ? Je vois ses caractéristiques dans les structures et les pratiques encore marginales que nous qualifions d’holistiques, d’alternatives, de régénératives et de restauratrices. Toutes prennent leur source dans l’empathie, toutes résultent de ce questionnement empreint de compassion : ” Quel effet cela fait-il d’être à ta place ?”

Il est temps de porter avec une force nouvelle cette question – et l’empathie qu’elle suscite – dans le discours politique. Si vous êtes consternés par l’issue de l’élection et que vous ressentez une pulsion de haine, peut-être faut-il vous poser la question, ” Quel effet cela fait-il d’être un supporter de Trump ?” Posez-vous la sans paternalisme condescendant. Posez-vous la véritablement, en tentant d’approcher la vraie personne, au-delà de la caricature du bigot et du misogyne.

Même si votre interlocuteur EST misogyne et bigot, posez-vous la question : “est-ce vraiment qui il est ?” Demandez-vous quelle combinaison de circonstances économiques, sociales et personnelles l’ont amené là. Vous ne saurez pas nécessairement comment dialoguer avec lui, mais au moins vous ne serez pas immédiatement sur le sentier de la guerre. Nous haïssons ce dont nous avons peur, et nous craignons ce que nous ignorons. Cessons donc de refuser de voir nos adversaires en les dissimulant sous une caricature du mal.

Il nous faut cesser d’agir sous l’emprise de la haine. J’en vois tout autant dans les médias de gauche que ceux de droite. Elle est juste mieux dissimulée, derrière des épithètes pseudo-psychologiques et des catégories idéologiques déshumanisantes. Plus nous laissons la haine agir, plus elle se propage. Que cache-t-elle ? Mon acuponcteur Sarah Fields m’a écrit ceci : “la haine est la carapace de la douleur. Lorsqu’une personne laisse tomber la haine, elle est obligée de s’occuper de la souffrance sous-jacente.”

Je pense que cette souffrance sous-jacente est fondamentalement la même que celle qui anime la misogynie et le racisme – la haine, sous une forme différente. S’il vous plait, arrêtez de croire que ces gens sont pires que vous ! Nous sommes tous victimes du même système de pensée qui gouverne le monde, nous souffrons de différentes séquelles de la même blessure originelle, celle de la séparation. Quelque chose fait mal au fond de nous. Nous vivons dans une civilisation qui nous a presque tous dépouillés du sentiment d’appartenance à une communauté, d’une connexion intime avec la nature, d’amour inconditionnel, de la liberté d’explorer le royaume de l’enfance, et bien davantage. Le traumatisme aigu subi par celui qui est prisonnier, maltraité, violé, affamé, assassiné et dépossédé n’épargne pas ceux qui ont causé leur malheur. Ils le ressentent sous forme d’effet miroir, ajoutant le tourment de l’âme à celui qui les entraine dans la violence. C’est pourquoi le suicide est la cause principale de décès dans l’armée américaine. C’est pourquoi la dépendance est endémique dans la police. C’est pourquoi la dépression frappe autant les classes moyennes supérieures. Nous éprouvons tous la même chose, ensemble.

Quelque chose nous fait souffrir. Le ressentez-vous ? Nous sommes tous dans le même bateau. Une terre, une tribu, un peuple.

Cela fait un moment que nous recevons ces enseignements lors de retraites spirituelles, de nos méditations, de nos prières. Pouvons-nous à présent les transférer au monde politique et créer une fenêtre de compassion au centre du vortex de la haine ? Le moment est venu de le faire, il est temps de changer de règles. Il est temps de cesser de nourrir la haine. La prochaine fois que vous vous exprimerez en ligne, vérifiez si vos paroles ne comportent pas une forme de haine : déshumanisation, sarcasme, dénigrement, dérision… ou une quelconque invitation à exclure et à opposer. Observez comme cela fait du bien de céder à cette impulsion, comme de recevoir un soin plaisant. Observez aussi la douleur sous-jacente, et le fait que ce plaisir n’en est pas vraiment un. Et qu’il est peut-être temps d’arrêter.

Cela ne signifie pas se retirer de la conversation politique, mais réécrire son vocabulaire. Il s’agit d’exprimer de dures vérités avec amour. Il s’agit de communiquer des analyses politiques perspicaces, qui n’indiquent pas implicitement : “ces personnes sont vraiment abjectes, n’est-ce pas ?” De telles analyses sont rares. En général, ceux qui professent la compassion n’écrivent pas sur des sujets politiques, et tendent parfois à la passivité. Il nous faut affronter un système injuste et écocide. A chaque fois que nous sommes invités à céder à ce côté sombre et à haïr “les affreux”. Nous ne devons pas reculer devant ces confrontations. Au contraire, nous devons nous y colleter, animés par le mantra intérieur que mon ami Pancho Ramos-Stierle utilise dans ses confrontations avec ses geôliers : “Frère, ton âme est trop belle pour faire ce travail.” Si nous pouvons regarder la haine en face et ne jamais vaciller devant cette connaissance, nous accéderons à d’inépuisables ressources d’engagement créatif, et nous disposerons d’une invitation irrésistible pour ceux qui sont remplis de haine à laisser leur beauté intérieure s’épanouir.


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